Difficile d'organiser des retrouvailles. André Tremblay s'est essayé il y a deux ans à peine. M'est venue l'idée d'un blogue où chacun pourrait peut-être...
Mes premières pensées vont à ceux d'entre nous qui ont rejoint l'orbite de l'absolu: Mauril Blackburn, Eric Brisson, celui d'Arvida qui chantait dans la chorale Ste-Cécile et dont j'ai oublié le nom, Bernard Tremblay, qui chantait aussi dans la même chorale.
Pour ce qui touche la diffusion de ce blogue, nous pourrions procéder simplement, de la même manière que fonctionne le téléphone arabe. J'ai déjà les courriels d'André Tremblay et de Jacques Côté. Je commence par eux. Le blogue s'intitule SPES MESSIS IN SEMINE 1965.
J'ajoute ce paragraphe de Romain Gary lu récemment qui m'a fait penser à notre texte de 1963 sur l'ABSOLU.
CLAUDE DUFOUR
PRESIDENT A VIE
ROMAIN GARY
LA PROMESSE DE L‘AUBE
«Vague et lancinant , tyrannique et informulé, un rêve étrange s’était mis à bouger en moi, un rêve sans visage, sans contenu, sans contour, le premier frémissement de cette aspiration à quelque possession totale dont l’humanité a nourri aussi bien ses plus grands crimes que ses musées, ses poèmes et ses empires, et dont la source est peut-être dans nos gènes comme un souvenir et une nostalgie biologique que l’éphémère conserve de la coulée éternelle du temps et de la vie dont il s’est détaché. Ce fut ainsi que je fis connaissance avec l’absolu, dont je garderai sans doute jusqu’au bout , à l’âme, la morsure profonde, comme une absence de quelqu’un. Je n’avais que neuf ans et je ne pouvais guère me douter que je venais de ressentir pour la première fois l’étreinte de ce que, plus de trente plus tard, je devais appeler «les racines du ciel», dans le roman qui porte ce titre. L’absolu me signifiait soudain sa présence inaccessible et, déjà, à ma soif impérieuse, je ne savais quelle source offrir pour l’apaiser. Ce fut sans doute ce jour-là que je suis né en tant qu’artiste; par ce suprême échec que l’art est toujours, l’homme, éternel tricheur de lui-même, essaye de faire passer pour une réponse ce qui est condamné à demeurer comme une tragique interpellation.
...Le goût du chef-d’oeuvre venait de me visiter et ne devait jamais plus me quitter.
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