dimanche 17 juin 2012

AURÉLIEN


QUÉBEC - Les artisans du Dictionnaire des oeuvres littéraires du Québec devront continuer à faire aussi bien avec infiniment moins d’argent.
Le chef d’orchestre de ce dictionnaire, le Chicoutimien d’origine Aurélien Boivin, est professeur de littérature à l’Université Laval.
Et ce, parce que le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada, un organisme fédéral qui relève du ministère de l’Industrie, a considérablement réduit sa subvention: 75 000 $ au lieu de 200 000 $.
Le chef d’orchestre de ce dictionnaire, le Chicoutimien d’origine Aurélien Boivin, professeur de littérature à l’Université Laval, en fut si découragé qu’il a été sur le point de jeter la serviette : « Heureusement, nous avons obtenu un peu d’aide d’autres organismes universitaires et nous pourrons continuer à travailler à la préparation du neuvième tome.»
La rédaction de ce dictionnaire est une oeuvre de longue haleine initiée en 1971 par un professeur de l’Université Laval, Maurice Lemire. À l’époque, il avait constitué une équipe de recherche, dont Aurélien Boivin faisait partie, afin d’établir de manière exhaustive le corpus de la littérature québécoise.
À l’origine, ce dictionnaire devait compter quatre volumes. Bien vite, il est apparu que publier quatre volumes serait insuffisant.
Ce projet de dictionnaire a tellement plu à Hubert Aquin, directeur des Éditions La Presse, qu’il offrit de le publier. Une mésentente entre Roger Lemelin, le grand patron de La Presse en ce temps-là, et Hubert Aquin entraîna la démission de ce dernier et l’abandon du projet.
Les Presses de l’Université Laval prétendant ne pas avoir les reins assez solides pour s’impliquer dans une entreprise d’une telle envergure, c’est le directeur littéraire de Fides, Clément Saint-Germain, qui proposa de publier le Dictionnaire des oeuvres littéraires du Québec.
Depuis, huit tomes ont été publiés par Fides et un neuvième est en préparation.
Imprimé à 500 exemplaires, le huitième tome du Dictionnaire des oeuvres littéraires du Québec se présente sous la forme d’un ouvrage de 1150 pages passant en revue les années 1986 à 1990.
Sous la direction d’Aurélien Boivin, la rédaction de ce huitième tome a nécessité quatre années de travail et la collaboration de 320 rédacteurs d’articles. Rédacteurs recrutés parmi des professeurs d’université d’ici et de l’étranger, des professeurs du collégial, des chercheurs et des étudiants. Sans oublier le recours aux services de nombreux bibliothécaires.
Au total, ce livre propose plus de 800 articles analysant 1200 ouvrages. En fin de volume, une bibliographie comptant plus de 6500 entrées.
Les 1200 ouvrages analysés ont été classés en quatre catégories: romans et nouvelles au nombre de 350, poésies et chansons elles aussi au nombre de 350. À cela il faut ajouter 125 pièces de théâtre et 250 essais.
Les essais ont été choisis au cas par cas et traitent de littérature, de culture, de politique et de sociologie.
Selon Aurélien Boivin, ces essais témoignent de l’évolution du Québec contemporain : « On pouvait difficilement passer à côté des livres de Léon Dion ou de Gérard Bergeron.»

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